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Du 28 au 4 mai

J'ai à peine le temps de m'acclimater au rythme espagnol (du genre, des horaires tels que 10h30-15h30, des repas à 16h, des week-ends le mardi) accompagné de l'ambiance aussi enflammée que bruyante du Chelsea-Atletico Madrid de cette semaine (oui, je vis en face d'un bar dont les heures d'ouverture correspondent parfaitement à mes heures de sommeil) , que j'entame déjà mon deuxième mois à l'OMIT. 

Me voilà donc ce lundi Ã  l'ouverture de l'office de tourisme de l'Alhambra. Ravie que l'on me fasse confiance pour cette tâche, je prends le bus et j'arrive, le sourire jusqu'aux oreilles, à l'office. Heuu... Et maintenant ? A moi l'envoi de courriers-du-lundi-matin (lorsqu'il n'y a pas de responsable, il faut envoyer des courriers du genre "l'office est ouverte", "voici le nombre de bons touristiques que nous avons imprimé hier", etc.), et en un battement de cils me voilà en train de me familiariser avec la gestion de stock. 

Dès l'ouverture, mes premiers touristes : un groupe de chinois qui sont en retard pour leur visite du monument et pour qui je dois imprimer le "bono turistico", c'est-à-dire leurs entrées. Bien évidemment je ne sais pas où se trouve le logiciel, mais le miracle de Santa Cruz vient à mon aide, en d'autres termes : un coup de téléphone et l'affaire est dans le sac. 

Tout le reste de la semaine, je continue d'accueillir les touristes affluents du monde entier (Arabie Saoudite, Australie, Corée, Egypte, Slovénie, et bien sûr les voisins français, entre autres...). 

En parallèle, je commence avec toute l'équipe de l'office de l'Alhambra Ã  créer un document qui liste les questions les plus fréquemment posées à l'office. Pour l'instant nous sommes loin d'avoir fini, et il reste encore à le traduire en anglais, français, allemand, italien (merci aux cours d'italien grand débutant, et merci au site de traduction linguee). Affaire à suivre... 

Du 5 au 11 mai

Cette semaine, j'ai continué d'accueillir et d'informer les touristes qui viennent à l'OMITA. La plupart des gens viennent pour demander des informations sur l'Alhambra , j'ai ainsi acquis beaucoup de connaissances sur ce monument (où est-le parador ? Qu'est-ce que le parador ?). Je m'intéresse beaucoup à titre personnel à l'histoire de Grenade, et être ici me permet d'en apprendre toujours plus. 

Cependant, j'ai une mission particulière qui est celle de susciter une curiosité pour la ville, et non seulement pour ce monument. En effet, nous avons constaté que la majorité des gens viennent passer deux ou trois jours uniquement à Grenade, voire seulement une journée. (Alors qu'en résident ici depuis un mois je n'ai même pas encore tout vu...). Ce phénomène est selon le moi le problème majeur, sur le plan touristique, d'une ville qui se situe entre montagnes et côtes et où le climat (en ce moment 35°) a tendance à faire peur. L'image de cette ville est celle d'une ville de "passage", et je trouve cela vraiment dommage. C'est pour ça que j'essaye autant que possible de "vendre" la ville telle que je la connais, en tenant compte de l'âge des personnes, de la durée de leur séjour, de leur intérêt pour quelque chose en particulier, etc.

J'apprécie vraiment ce travail, surtout lorsque j'ai l'occasion de prendre le temps d'être avec les gens. Je n'ai rencontré aucun problèmes avec les touristes, pour l'instant tout se passe bien et certaines personnes reviennent même parfois nous remercier avant de repartir. 

Cependant, il y a certains domaines sur lesquels je pèche comme par exemple la Sierra Nevada. Nous n'avons pas beaucoup d'information à l'office, et comme il existe un autre office spécialisé sur la Sierra à Grenade, nous avons tendance à recommander aux gens d'aller là bas. Je pense que je dois travailler là dessus et essayer d'acquérir plus de connaissances sur les randonnées, l'ouverture des pistes de ski, les lieux à recommander avec un bébé, etc. 

Par ailleurs, cette semaine nous avons terminé la liste des "questions les plus fréquentes" ainsi que leurs réponses. Mais nous devons le revoir en détails la semaine prochaine. Je ne sais toujours pas à quoi va servir ce document, mais j'imagine que c'est un support pour la formation des futurs stagiaires. De mon côté, suite aux difficultés rencontrées lors de ma première semaine à l'office de l'Alhambra, j'ai commencé à créer un manuel de "prise en main" de ce poste, qui pourra également servir aux futurs stagiaires.  

Du 12 au 18 mai

Chers internautes, PARDON pour ce retard. Ma connexion est... inexistante depuis quelques jours. Le problème devrait être résolu d'ici peu, en attendant de retrouver l'international "INTERNET" me voilà en direct d'un cyber café : pas de panique je ne vous abandonne pas ! Cette semaine, je suis toujours à l'OMITA et continue de remplir au mieux ma mission d'informateur touristique. C'est une période calme sur le plan touristique. Je remarque cependant que les canadiens, français et les espagnols sont toujours au rendez-vous et je n'ai donc aucune difficulté linguistique. 

J'ai terminé mon petit "manuel de prise en main" du poste qui récapitule les tâches à accomplir à l'ouverture et fermeture de l'office. Ce n'est pas ce que l'on peut qualifier de "compliqué", mais ce document permet de ne rien oublier, et comme de nouveaux stagiaires arrivent, j’espère que ça pourra les aider à affronter leurs premiers moments "seuls à l'office" avec sérénité.

Je continue en parallèle à m'informer de l'offre touristique de Grenade pour pouvoir répondre aux questions des visiteurs. J'aimerais me pencher plus précisément sur l'agenda culturel la semaine prochaine. J'adore vraiment cette ville, mais honnêtement je ne sais pas si un jour je pourrai la connaître dans son intégralité... 

 

 

Du 19 au 25 mai

Me voilà de nouveau à l'office de tourisme du centre. Comme je n'ai pas beaucoup travaillé dans cet office, à part au tout début de mon stage, j'ai l'impression d'apprendre toujours plus de choses sur la ville et sur le fonctionnement de l'office, ce qui est très appréciable. Cette semaine j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de participer à l'ouverture de l'office et aux tâches qui l'accompagnent : téléphoner à l'Alhambra pour connaître le nombre de places qu'il reste pour le jour même, consulter sur internet l'état des principales routes aux alentours de la ville, noter les disponibilités du "bono turístico" pour la journée et les jours à venir, répondre aux courriers par mail ou par voie postale, et bien sûr ordonner l'office et actualiser ou réapprovisionner les énormes classeurs d'informations que nous avons à dosposition. 

Tout se passe bien avec l'équipe de cet office également (sans mentionner les "churros con chocolate"* que l'on m'a gracieusement apporté dimanche matin). J'ai retrouvé des gens avec qui je travaillais au début ou que j'avais simplement croisés. Nous sommes une grande majorité de stagiaires et les plus habitués aident les "nouveaux", dans une bonne ambiance dont le mot d'ordre est "tranquilaaa" (littéralement "tranquille" mais dans le fond c'est plutôt un genre de "hakuna matata" local). J'ai également rencontré Maité, notre dernière recrue en provenance de Lilles qui parle parfaitement espagnol et qui a déjà passé un semestre à Grenade : autant vous dire que dans deux semaines elle est au top ! 

La plupart des touristes sont vraiment détendus et c'est très agréable de discuter avec eux lorsque j'en ai le temps. Certains sont parfois mécontents, et il m'arrive encore d'avoir des incompréhensions dues à mon niveau en espagnol (surtout avec les personnes âgées résidentes à Grenade...) mais j'y travaille, et ce n'est pas près d'être terminé ! 

 

 

* churros accompagnés de chocolat épais, spécialité espagnole particulièrement... huileuse mais un régal pendant la pause du matin. 

Du 26 mai au 1er juin

Hey Hey Hey ! Cette semaine, je passe 3 jours "en bas" (dans le centre, à l'OMIT) et deux jours "en haut" : la combinaison parfaite. 

J'ai connu mon premier incident : la femme qui s'énerve. Afin de vous préparer à ce potentiel danger futur (car même si les chances sont moindres, nous sommes tous susceptibles de nous retrouver un jour, en face de cette personne ), je vais vous conter son histoire. 

 

La petite histoire de la femme qui s'énerve.

La voilà qui arrive dans l'office, et qui se dirige vers le poste 1 où se trouve Faustine (moi-même : quelle chaaaaance !). "Bonjour, j'ai acheté un bon touristique". Muy bien, se dit Faustine, je l'imprime, j'explique comment il fonctionne et je donne en prime quelques infos sur Grenade avec le sourire : comme d'hab', je connais ça par coeur.

Sauf que non. Cette fois là, le très cher ordinateur qui nous sert à retrouver les bons touristiques ne retrouve pas le sien. Comme elle ne connait pas son "localisateur" (numéro spécifique à cet achat), je cherche à travers son nom, à travers la date de visite de l'Alhambra qu'elle a choisi, à travers les dates de validité du bon... Mais rien, nada, que dalle, que tchi. Je la vois qui commence à s'agiter nerveusement  (premier symptôme : elle nous fixe avec attention, moi et mon air détendu,) et à montrer des signes d'impatience très clairs : tapotage de doigts sur comptoir et fouillage dans sac, principalement. 

Je décide alors qu'il est temps de faire appel à un pro, un connaisseur, un super héro du "bono turístico", un technicien de l'office : et c'est là que Angél fait son entrée. Ô joie ! Nous voilà tous sauvés ! 

Sauf que non. Après avoir répété les mêmes opérations que moi, nous n'avons toujours rien. Pendant que je tente d'expliquer la situation, celle-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom-de-toute-façon-on-ne-s'en-souvient-pas s'agite : "Qu'est-ce qui ne vas pas ? Vous n'êtes pas capables de l'imprimer ?" ("ça ne fonctionne pas?" en langage énervé). "J'ai payé 75€ et je ne peux pas avoir ma carte ??!!! Le service est détestable ici". Mes collègues commencent à s'intéresser à la scène discrètement, du coin de l'oeil. Naturellement, elle se promène dans l'office pour attirer l'attention sur le fait que notre service est détestable, petite pause devant la vitrine exposant les prix reçus : "pourquoi autant de prix !?? Il n'y a aucun service ici !!". Bref, j'ai beau essayer de lui faire comprendre qu'il n'y a aucun problème et qu'elle va avoir sa carte, le côté obscur de la force s'est déjà emparé de son esprit et elle se met à taper sur le comptoir avec son portefeuille : "je veux récupérer mon argent !!" "Rendez-moi mon argent !". 

Et c'est là que Angél, tel un adulte "grondant" un enfant qui fait un caprice, la fait sortir de l'office avec un simple et autoritaire "calmez vous Madame, ça suffit !". (Suivi d'un "j'appelle la police...") 

[Petit apparté qui démontre le côté cocasse de la situation : cette scène vient de se dérouler en 10 minutes, grand maximum.]

Elle ressort, revient quelques minutes plus tard plus "calme" (tout est relatif) ce qui me donne l'opportunité de soumettre l'éventuelle possibilité qu'éventuellement peut-être on ne sait pas, elle n'aurait pas payé, et que peut-être vous pourriez vérifier si votre compte en banque a été débité... 

Sauf que non. Elle n'avait rien acheté du tout. 

 

Moralité : heuuu, aucune. Non, vraiment je n'ai rien à commenter. Après coup je me dis quand même que j'ai eu de la chance que cette scène soit arrivée en présence d'un technicien, et non pas à l'office de l'Alhambra où la majorité du temps je suis la seule représentante de la ville. Bizarrement, je me dit que mon "calmez vous Madame, ça suffit" aurait eu moins d'impact... 

 

 

Revenons à nos moutons à présent. La semaine s'est très bien passée même si ça a été plutôt calme sur le plan touristique.

Afin de commémorer le 183ème anniversaire de l'éxécution de l'écrivaine grenadine Mariana Pineda ayant lutté pour la cause libérale au XiXème siècle, la mairie a organisé une série d'actions : pièce de théâtre, route lui rendant hommage, remise du "prix Mariana Pineda à l'égalité entre hommes et femmes", action commémorative de sa mort, etc. 

Par ailleurs, un grand nombre de personnes commencent à nous réclamer la programmation du "Corpus Christi", que nous n'avons pas encore et qui arrive prochainement : je sens que cette fête religieuse à elle aussi une importance culturelle conséquente à Grenade. Mais nous verrons ça en temps voulu. 

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